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#4-12-2020, un scénario, un texte, par Annie Fuselier

  • Photo du rédacteur: Atelier d'écriture
    Atelier d'écriture
  • 31 déc. 2020
  • 4 min de lecture

Scène 1

Le vaste platane à l’ombre duquel je suis assis, allie sa fraîcheur à celle du jet d’eau. J’ai, dans la main, un carnet de croquis, qui reste désespérément vierge. Mes yeux et mes oreilles s’abandonnent à la transparence et au son bienfaisant des gouttes qui retombent à la surface, au centre du bassin. Le feuillage des arbres se découpe distinctement sur l’azur du ciel. Les vieux bancs de bois aux planches inégales sont des endroits recherchés par ce temps de canicule. Tous sont occupés sauf celui qui reste en plein soleil, juste en face de moi. A sa droite, deux jeunes femmes sont absorbées dans une conversation animée, qui distrait mon regard. Elles ont visiblement beaucoup de choses à se raconter.

Sophie, la quarantaine, cheveux courts, d’un blond vénitien et grands yeux noisette soulignés d’eye-liner brun, porte un débardeur vert amande et un short marine. Elle ponctue ses propos de gestes amples et vifs. Ceux-ci semblent même s’accélérer à mesure que ses joues s’empourprent.

À côté d’elle, Claire, un peu plus âgée, porte une tenue élégante : blouse de soie blanche sur pantalon de lin marine, que complètent des sandales dorées à hauts talons compensés. Ses cheveux auburn, mi-longs et souples, encadrent un visage ovale aux yeux noirs et au large sourire teinté de rose tendre. Elle écoute Sophie avec attention, les mains croisées sur les genoux.

Les gestes désordonnés de Sophie trahissent son impatience. Elle croise puis décroise les jambes, chausse puis retire ses lunettes de soleil, les remet une nouvelle fois et décrit, bras ouverts, de larges cercles en l’air. Elle se lève puis se rassoit, remonte ses lunettes sur le haut de sa tête, allonge les jambes sur le gravier qu’elle fait crisser. Enervée, semble-t-il, elle hausse le ton, serre les poings, s’ébouriffe les cheveux et finit par taper du pied.

Claire est visiblement gênée, ébranlée et désemparée. Elle pose une main sur le genou de Sophie pour la calmer. Elle passe un bras autour de ses épaules. Elle lui caresse la joue en l’obligeant à la regarder, pensant mettre un terme à son agacement.

Un pas traînant dans l’allée adjacente sur ma gauche, me fait détourner les yeux. C’est celui d’une femme âgée, grande, en robe à fleurs sous un petit gilet de dentelle écrue, qui s’approche avec son chien. Elle fixe les deux jeunes femmes, semblant s’interroger sur le sens de la scène. Décontenancée, elle marque un arrêt. Elle toise Sophie des pieds à la tête. Elle fronce le sourcil, rajuste son foulard, tire un peu sur la laisse pour ramener le chien plus près d’elle. Elle regarde à droite et à gauche comme pour partager son ahurissement avec les autres témoins. Puis elle hausse à peine les épaules, pousse un soupir et continue sa promenade de l’autre côté du jet d’eau.


Scène 2


C’est alors que, soudain, Sophie se met debout, s’empare de son sac et lance un regard éperdu en direction de Claire. Celle-ci, déterminée à retenir son amie, se lève d’un bond et agrippe le bras de Sophie pour l’empêcher de la quitter dans un tel état. Sophie se libère d’un mouvement brutal et se dirige à grands pas vers la sortie du jardin. Elle retire ses lunettes, les fourre dans son sac, qu’elle replace en bandoulière d’un geste excédé.


Scène 3


Mais quelques mètres plus loin, Sophie baisse la tête et ralentit le pas. Elle éclate en sanglots. Ses yeux se brouillent. Ils paraissent encore plus grands, inondés par un chagrin mêlé de colère. Ses pommettes semblent s’affaisser. Son front se plisse, les sourcils en détresse. Le rimmel trace des ridules brunes sur ses joues. Je saisis mon crayon et me mets à tracer le visage de la jeune femme.






Écrire un texte littéraire à partir d’un scénario

Comme vous le savez, le scénario est une forme d’écriture particulière, qui permet de raconter l’histoire d’un film ou d’une série, avec une découpe de chaque scène, chaque plan.

Par définition, il est très concis, et ne décrit que l’action des personnages, dans un lieu donné, et les dialogue quand il y en a.

A partir du scénario proposé, je vous demande d’écrire la scène qui est décrite.

Puisqu’il n’y a pas de dialogue dans cet extrait, il ne doit pas y avoir de dialogue dans votre texte. Mais vous pouvez, pour raconter cette micro histoire, utiliser le point de vue du personnage que vous voulez, Claire ou Sophie, ou la femme au chien, ou celui d’un narrateur extérieur.

Vous devez ajouter des descriptions des lieux ou des personnages, les pensées du narrateur ou de la narratrice, et tout ce qu’il vous plaira, pour faire de cette histoire un texte « littéraire » et non plus la simple description d’une succession d’actions.

A vos plumes, à vos claviers…

Séquence 1 / EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN LARGE

Sophie et Claire sont assises sur un banc. Elles discutent sans que l’on entende ce qu’elles se disent. Puis Sophie s’agite et gesticule. Claire semble vouloir l’apaiser.

Une femme qui promène son chien en laisse les observe un instant, interloquée, puis passe son chemin.

Séquence 2 / EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN RAPPROCHÉ

Sophie se lève et fait mine de partir. Claire se lève à son tour et dans le même mouvement attrape Sophie par le bras. Sophie se dégage, elle part en marchant vite (face caméra).

Séquence 3 /EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN RAPPROCHÉ VISAGE DE SOPHIE.

Sophie pleure.


 
 
 

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