#4-12-2020, un scénario, un texte par Marielle Durnerin-Morand
- Atelier d'écriture
- 31 déc. 2020
- 3 min de lecture
Le merle moqueur
Devant la porte du lycée, en cette fin d’après midi de juin, un léger vent agite les feuilles des marronniers. Antoine les regarde et décide de rentrer chez lui par le square où, enfant, il aimait jouer. Le vendredi, il peut s’autoriser un détour, les devoirs peuvent attendre.
Il entre en flânant dans le jardin public. Il laisse son regard vagabonder : des enfants jouent en criant, des amoureux se tiennent tendrement enlacés, un vieillard marche à petits pas en s’aidant d’une canne. En chemin, ses yeux marquent un temps d’arrêt. Là-bas, assises sur un banc proche de la sortie, il a la surprise de reconnaître sa grande sœur, Sophie et leur mère Claire.
Antoine préfère les éviter, il ne tient pas à être une fois de plus témoin de leurs disputes. Il se dissimule derrière un arbre d’où il pourra les observer sans être vu. Il ne les entend pas mais il constate qu’elles se parlent. Cependant très vite, comme il s’y attendait, la conversation devient houleuse. Sophie semble hors d’elle, ses gestes manifestent sa colère. Sa mère apparemment très calme continue de parler Après un haussement d’épaule qui semble signifier son impuissance, la jeune fille se lève. Elle se dégage de la tentative maternelle de la retenir et s’en va. Elle se dirige vers la cachette de son frère. Tandis qu’elle se rapproche de lui, il se rend compte qu’elle pleure.
Antoine vient à elle, prend sa main et l’entraîne dans une allée de traverse jusqu’à un grand sapin. Ils connaissent cet arbre majestueux dont les branches tombent jusqu’à terre. Quand ils étaient plus jeunes, ils l’escaladaient pour échapper aux incessantes remontrances de leur mère. Sans se concerter, ils grimpent jusqu’aux branches les plus hautes. Ils retrouvent avec plaisir la souplesse et la précision de leurs gestes. De ce poste d’observation ils voient tout en bas, Claire, minuscule et inoffensive comme une fourmi. Antoine siffle doucement ‘‘le temps des cerises’’. Près de son frère, merle moqueur, Sophie s’apaise et sourit.
Écrire un texte littéraire à partir d’un scénario
Comme vous le savez, le scénario est une forme d’écriture particulière, qui permet de raconter l’histoire d’un film ou d’une série, avec une découpe de chaque scène, chaque plan.
Par définition, il est très concis, et ne décrit que l’action des personnages, dans un lieu donné, et les dialogue quand il y en a.
A partir du scénario proposé, je vous demande d’écrire la scène qui est décrite.
Puisqu’il n’y a pas de dialogue dans cet extrait, il ne doit pas y avoir de dialogue dans votre texte. Mais vous pouvez, pour raconter cette micro histoire, utiliser le point de vue du personnage que vous voulez, Claire ou Sophie, ou la femme au chien, ou celui d’un narrateur extérieur.
Vous devez ajouter des descriptions des lieux ou des personnages, les pensées du narrateur ou de la narratrice, et tout ce qu’il vous plaira, pour faire de cette histoire un texte « littéraire » et non plus la simple description d’une succession d’actions.
A vos plumes, à vos claviers…
Séquence 1 / EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN LARGE
Sophie et Claire sont assises sur un banc. Elles discutent sans que l’on entende ce qu’elles se disent. Puis Sophie s’agite et gesticule. Claire semble vouloir l’apaiser.
Une femme qui promène son chien en laisse les observe un instant, interloquée, puis passe son chemin.
Séquence 2 / EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN RAPPROCHÉ
Sophie se lève et fait mine de partir. Claire se lève à son tour et dans le même mouvement attrape Sophie par le bras. Sophie se dégage, elle part en marchant vite (face caméra).
Séquence 3 /EXTÉRIEUR JOUR - UN JARDIN PUBLIC - PLAN RAPPROCHÉ VISAGE DE SOPHIE.
Sophie pleure.
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