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#Citation et photographie, entre désespoir et nostalgie, par Alain Marchand

  • Photo du rédacteur: Atelier d'écriture
    Atelier d'écriture
  • 22 juin 2020
  • 3 min de lecture

« Le désespoir de celui qui se croit lâche parce qu’il a cédé à une défaillance momentanée - alors qu’il s’estimait valeureux - n’est vraiment pas une attitude humaine courante. »

Cette citation à dire vrai, mais pourquoi cette précaution oratoire puisque je ne mens jamais, je ne me fais jamais d’illusion et que je suis capable depuis toujours d’affronter les situations sociales les plus difficiles, inattendues et même désespérées. Sans ambages je dis que je n’ai jamais croisé de personne qui soit lâche, ni en temps de paix, ni en période guerrière. Tous ont fait leur devoir, tous et toutes se sont inscrits dans les carcans de leur civilisation. Je ne connais partout que des irréprochables. D’ailleurs je les entends encore me le dire devant un apéro, pendant un footing, une partie de boule ou après avoir sifflé ou adressé la parole, si on peut le dire ainsi, à une femme qui passait.

Est-ce un désespoir qui nous pousse à être lâche au point de vouloir nier une défaillance momentanée ?


Vous qui entendez les cris ou les soupirs, qui vous faites « un resto » en regardant passer celles et ceux qui se dépêchent. Vous qui mendiez ou qui allez et venez. Ou bien alors, vous qui ne voyez rien ! Vous qui lisez ces lignes, vous êtes vous questionnés sur ce terme qui surgit dans les temps de conflit : la lâcheté ? Votre peur d’achever, de tourner la page, de cesser de vivre, de revenir sur vos pas, de finir. Qu’en pensez-vous ? Est-ce lâcheté ? L’horreur de vous savoir autre que ce que vous êtes vous turlupine ? La crainte d’une douleur, l’angoisse de ce que vous ignorez ou votre impression de honte de n’avoir pas osé, est-ce une lâcheté ?

Vous me dites assez souvent que vous connaissez des amis, des gens, des personnes de votre famille ou même des stars qui ont des défaillances. Lorsque vous comparez ce que vous vous racontez en groupe vous vous dites que tout va bien et que votre vocabulaire utilise les bonnes définitions.

Après tout la lâcheté n’est pas plus importante qu’une défaillance momentanée. Elle est comme sœur.


Un jour de changement de saison elle a vu la photo noir et blanc qui tombait d’une boite à chaussures. Elle voit que le temps a passé. Pourquoi n’est-il plus là ? L’homme n’a-t-il plus supporté de la regarder ? Non. Point du tout. Elle l’a fait disparaître en ne mettant au monde que des filles comme l’a très bien raconté un auteur du début du XXéme siècle dans son roman « Un monde au féminin ». Elles se sont donné le mot. Sur le cliché elles ne sont que deux à se regarder, l’une attentive à un point noir sur son visage et la petite fille admirative qui lui fait face. Elle apprend avec avidité tous les gestes d’une fille adulte. Une femme.

Dans le miroir aucun visage d’homme. Pas de rasoir. Il se souvient de ses rires, de son bonheur. Elle se souvient de ses choix de toilettes avant qu’il arrive, de son plaisir quand elle rejoint ses bras. Et puis elle a décidé. Et puis il a enduré. Elle n’avait plus d’hommes dans sa vie. Juste après le temps d’utiliser et de vérifier les nouveautés de la génétique et il fut rejeté. Il a perdu sa boussole et sa raison l’abandonne. Elle ne voit plus que des filles. Il ne voit et n’entend plus rien.

Le désespoir vient de notre lâcheté à ne pas reconnaître nos défaillances momentanées.













 
 
 

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