#Compte-rendu de lecture, par Annie Fuselier

ATELIER 1/L’HORIZON POUR ELLE A DÉNOUÉ SA CEINTURE/REBACCA BENHAMOU, par Annie Fuselier

Nous allons donc devoir rester à la maison. L’occasion de lire… pour une fois qu’on a forcément le temps !

Alors pour s’encourager les uns les autres à se laisser happer par un livre que l’on découvre ou redécouvre, un petit compte rendu de lecture, ça vous dit ?

Un compte rendu sérieux, farfelu, fourni, charnu, léger comme une plume, tout riquiqui, ou gargantuesque, outré ou timide, à vous de choisir.

L’horizon pour elle a dénoué sa ceinture (Rebecca Benhamou, 2019)

Le titre est de ceux pour lesquels on a envie de lire le livre. Le responsable en est Paul Eluard, qui, dans ce seul vers, suggère des notions de liberté toute sensuelle.

Il s’agit d’un roman très bien documenté sur une sculpteure juive ukrainienne Chana Orloff, (1888-1968) émigrée à Paris en 1910. D’abord couturière, elle suivit des études d’art et devint célèbre à partir des années 1920. Elle partit en Palestine en 1928 et mourut en Israël, oubliée par la postérité. Outre les portraits de personnages célèbres, ses œuvres puissantes reflètent son fort tempérament et sa vision de la féminité.

Les personnages qui gravitent autour de l’héroïne sont des intellectuels et des artistes qui animent, sous un vent de liberté, l’effervescence créatrice de Montparnasse à l’époque. Amoureuse d’un poète polonais, autour de Chagall et Apollinaire, Chana Orloff fait aussi partie de la bande de Soutine, Zadkine, Modigliani, sauvée de la rafle du Veld’hiv par J. Paulhan et son fils.

Ce livre, présenté avec enthousiasme et simplicité par l’auteure au festival « Clameurs » de Dijon en mai 2019, a été inspiré à la suite de sa rencontre avec les petits-enfants de Chana Orloff.