#Compte rendu de lecture par Gérard Giraud
- Atelier d'écriture

- 18 mars 2020
- 2 min de lecture
ATELIER 1/ET SI LES CHATS DISPARAISSAIENT - DU MONDE - GENKI KAWAMURA - par Gérard Giraud
Nous allons donc devoir rester à la maison. L’occasion de lire… pour une fois qu’on a forcément le temps !
Alors pour s’encourager les uns les autres à se laisser happer par un livre que l’on découvre ou redécouvre, un petit compte rendu de lecture, ça vous dit ?
Un compte rendu sérieux, farfelu, fourni, charnu, léger comme une plume, tout riquiqui, ou gargantuesque, outré ou timide, à vous de choisir.
Le Diable est dans les détails
"Bien qu’indisposé par un rhume qui n’en finissait pas de s’aggraver, j’avais continué à distribuer le courrier comme d’habitude, J’avais de la fièvre et le côté droit de mon crâne commençait à m’élancer…"
On pourrait croire à un reportage d’actualité. Un tout petit roman japonais paru en français il y a huit ans. Discret. Subtil et violent comme un samouraï. Japonais, quoi. Un homme va mourir. Covid 19 ? Non : un cancer incurable. Banal. Mourir à trente ans, il n’y tient pas. Banal. On l’attend chez lui, à son retour. C’est le Diable en personne mais qui lui ressemble étrangement. Pas banal. Dans de telles circonstances, on se confie volontiers. Un marché est passé : « Dieu a créé la Terre en sept jours. Tu feras chaque jour, disparaitre quelque chose ». Et tu vivras. « Fastoche. Tope là ». S’envolent les téléphones, les montres, d’autres inutilités. Il n’a pas senti venir la diablerie. Le dernier jour, il faut faire disparaître les chats. Mais le chat, son chat ? « Ta vie ou le chat » assène le Diable. La perversité. C’est cela, le Diable : la perversité. Toujours à l’affût de détruire notre humanité. Doucereux mais inflexible. « Es-tu prêt à payer ton humanité de ta vie ? Tu vois bien, tu n’es pas un Homme »
On se prend à penser à des pays où l’objectif était, est, précisément, la déshumanisation. Est-elle révolue ? Le Diable est notre ombre. Il nous ressemble à s’y méprendre. Il ne s’agit pas de vivre, mais de vivre debout. Il y a, dans ce petit livre, des ombres de Saint Exupéry, de Camus, de Koestler…
Mine de rien, au prétexte de sa fable, à pas de chat, l’auteur, Genki Kawamura, nous entraîne… loin en nous-mêmes : serons-nous une chose ?
GENKI KAWAMURA - ET SI LES CHATS DISPARAISSAIENT - DU MONDE... - Traduit du japonais par Diane Durocher – Pocket - Editions Fleuve
GG – 17-03-2020



Merci Gérard ! Mais enfin que ferions-nous sans nos chats ? Quelle hérésie ! ;-)