#Raconte-moi ton arbre généalogique #Annie Griffaton
- Atelier d'écriture
- 5 juin 2020
- 2 min de lecture
"Nous le savons tous, la vie n'est pas un long fleuve tranquille..."
Généalogie sommaire de la famille Fournier
Mon mari a épousé une fille Fournier, moi. On ne mesure jamais les risques qu'on prend en tombant amoureux et, pire encore, en s'encombrant d'une épouse pour le meilleur et pour le pire.
Mon grand-père paternel, Clovis, est amputé d'une jambe pendant la première guerre mondiale ; démobilisé, il continue à s'occuper de ses quatre vaches et à tenir un bazar (sabots, galoches et quincaillerie) assisté par sa femme, la mémé dite de Loudes. Il vend de l'essence aux rares propriétaires de voitures des années noires d'après-guerre, et assume les fonctions de maire du village jusqu'à sa mort en 1957. Ma grand'mère a du tempérament et, devenue veuve, pour compléter sa maigre pension, fait de la dentelle.
Je n'ai pas connu mon grand-père maternel, Jean-Marie, foudroyé le 15 aout 1935 par un orage sec, sa fourche à l'épaule. Sa femme, Sylvie, dite la mémé de Pouzols, élève seule ses deux derniers enfants, mon oncle Marcel, quinze ans à l'époque, et ma mère Francine, quatorze ans, obligée d'interrompre ses études pour cultiver les quelques quatre ou cinq hectares de terres heureusement très riches où poussent les fameuses lentilles vertes du Puy-en-Velay.
À vingt-quatre ans, Francine épouse René, mon père. Mère au foyer, elle se consacre à la couture ; serviable, elle adore inviter ses amies, mais, atteinte précocement de la maladie d'Alzheimer, elle meurt à soixante-dix ans après neuf années de calvaire. Mon père, métreur-dessinateur dans une entreprise de construction d'usines, échappe à l'emprise de sa mère en s'expatriant en Lorraine, dans le bassin minier. Tous deux catholiques, mes parents s'efforcent de mettre en pratique leurs convictions religieuses. Mon père meurt en 1995, rejoignant notre mère décédée quatre ans plus tôt.
Je suis la fille aînée, Annie, adulée par mon père, gâtée par ma mère ; bonne élève, rêvant d'être institutrice, mais devenue maîtresse auxiliaire avant de réussir le CAPES puis l'agrégation de lettres modernes, pour être finalement titularisée au lycée de Brochon. Alain, mon mari, est aussi un aîné : un frère jaloux par nature et l'autre handicapé mental.
Grand liseur et amateur de chant, il est membre du Lastic, un chœur de musique ancienne. Il termine sa carrière au lycée Carnot.
Nous avons deux enfants : Pauline , née en 1971, professeur de lettres classiques comme son père et son grand-père ; Julien, né en 1973, ingénieur chercheur en aéronautique. Pauline a trois garçons qui ont de vingt-deux à six ans. Evidemment, nous sommes très fiers de notre descendance. Même si, nous le savons tous, la vie n'est pas un long fleuve tranquille .
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